vendredi 9 novembre 2007

> Café démocrate (Remiremont - 7 nov)


Quelques photos de la réunion de mercredi soir...

> Message de François BAYROU (nov 2007)

Chers amis,

Nous avons dû, après les élections du printemps, reconstruire notre organisation. C’est maintenant chose faite : vous allez donc recevoir à nouveau journal, lettres et documents.

Ce mois de novembre est très important pour nous. Nous préparons à la fois le congrès fondateur du Mouvement démocrate, le congrès extraordinaire de l’UDF qui lui est joint, et les élections municipales et cantonales, pendant que l’actualité politique plonge beaucoup de Français dans l’interrogation et la perplexité.

Le congrès fondateur du Mouvement démocrate aura lieu les samedi 1er et dimanche 2 décembre à Paris Villepinte. Il faut auparavant une délibération statutaire pour régler les relations entre l’UDF et le Mouvement démocrate, comme d’ailleurs entre le Mouvement démocrate et Cap 21.

Le congrès extraordinaire de l’UDF adoptera un texte, sur proposition du bureau politique de cette formation, sur les relations statutaires entre l’UDF et le Mouvement démocrate. Le Mouvement démocrate est né, en effet, comme vous vous en souvenez, à l’appel du Conseil national de l’UDF, par l’adoption d’une motion, le 10 mai 2007.

Nous avons à gérer une situation rare, qui ne s’est pas produite souvent dans un courant politique français : des dizaines de milliers d’adhérents nouveaux nous ont rejoints, et il faut que chacun se trouve à l’aise, à sa place, dans la maison nouvelle que nous formons ensemble.

Je veux répondre à quelques questions simples, qui reviennent souvent :

- Quand on est adhérent UDF, faut-il prendre une adhésion nouvelle pour être adhérent au Mouvement démocrate ? Il est vrai qu’un certain nombre d’adhérents ont voulu accomplir cette démarche, et je les en remercie. Mais je proposerai au congrès que tout adhérent de l’UDF (comme tout adhérent de Cap 21) soit automatiquement considéré comme adhérent du Mouvement démocrate et en reçoive la carte. C’est le même courant politique qui se poursuit sous d’autres formes, nouvelles, mais sans rupture dans les idées et dans les convictions.

- Qu’en est-il des instances, notamment départementales ? Toutes les instances départementales vont être réélues dans les semaines qui suivent le congrès et nous sommes en train de mettre au point des règles de fonctionnement qui garantiront à tous, quelle que soit la date de leur adhésion, leur juste place.

- Comment seront adoptés les statuts du Mouvement démocrate ? Les adhérents auront-ils leur mot à dire ? Bien entendu et je m’y suis engagé. Nous adopterons au congrès trois documents fondateurs : une charte des valeurs ; une charte éthique ; des statuts. Des projets de documents sont mis en ligne depuis le 5 novembre. Ce ne sont que des projets : ils seront examinés notamment par les bureaux des formations fondatrices, et soumis à amendement lors du congrès.
Les amendements devront être adressés aux adresses suivantes :
statuts@lesdemocrates.fr, chartedesvaleurs@lesdemocrates.fr et
charteethique@lesdemocrates.fr ou par courrier avant le 21 novembre pour que leur recevabilité puisse être examinée par une commission statutaire et soumis au vote.

- Comment se préparent les élections municipales ? Nous ne pouvions évidemment pas attendre le congrès pour commencer ce grand travail. J’ai donc mis en place une commission d’investiture (dont vous trouverez la composition en bas de page et sur notre site www.lesdemocrates.fr). Cette commission examine la situation de toutes les villes de plus de 20 000 habitants et, conformément à nos statuts, prononce les investitures chaque fois qu’elle estime la situation décantée et suffisamment claire. Un certain nombre de villes connaissent une situation plus complexe (alliance éventuelle dès le premier tour avec d’autres formations démocratiques, absence de candidature annoncée ou, au contraire, multiplicité de candidatures). Dans tous ces cas, des réunions seront organisées, région par région, par la commission d’investiture, selon un calendrier publié sur notre site. Par ailleurs, je vous invite à faire acte de candidature auprès de la commission à l’adresse suivante : municipales2008@lesdemocrates.fr ou par courrier à notre adresse.

L’ensemble de ce travail de construction se déroule en un moment politique plein d’interrogations pour beaucoup de Français. La politique suivie est tournée vers la mise en lumière, le spectaculaire pour ne pas dire le spectacle, du président de la République, acteur qui monopolise tous les rôles du gouvernement. Nous avons toujours été persuadés que la centralisation et la concentration du pouvoir étaient une faiblesse de la France. Cette faiblesse est aujourd’hui accentuée jusqu’à la caricature.

La lutte contre le déficit et la dette est passée au deuxième plan. Beaucoup de nos partenaires européens s’en inquiètent. Dans le même temps, le « paquet fiscal » a conduit à des facilités en direction des Français déjà favorisés, ce qui ne facilitera pas l’acceptation des décisions rigoureuses le jour où elles deviendront inévitables.

Le projet de société est peu lisible. Ce qui émerge, c’est l’affirmation répétée qu’il faut « réconcilier les Français avec l’argent », parce que « l’argent, c’est la réussite ». Pour beaucoup d’entre nous, la confusion entre argent et réussite est une régression : que peuvent entendre dans une telle affirmation les éducateurs, les scientifiques, les classes moyennes, les retraités, les femmes et hommes de culture ?...

Bien des réformes sont éludées : on annonçait que la loi sur les universités serait le texte le plus important du quinquennat, qu’en reste-t-il ? On prévoyait un service minimum de plein exercice pour les services publics, on avoue aujourd’hui que ces dispositions ne changeront rien à la situation actuelle… Le déficit de la sécurité sociale n’a été en rien diminué par les lois des gouvernements précédents, et les franchises, socialement discutables, sont annoncées comme devant financer la recherche sur la maladie d’Alzheimer, le cancer, et autres soins palliatifs. Évidemment, cette affirmation est une présentation de façade, mais l’idée qu’on demanderait aux seuls malades de financer la recherche contre la maladie apparaît en soi comme un problème.

La seule réforme effectivement en cours est celle de la retraite des régimes spéciaux. C’est un passage obligé, non pas seulement en termes financiers (les régimes spéciaux représentent seulement 5 % des besoins de financement des caisses de retraite), mais en termes d’équité. Nous pensons que l’on peut trouver le chemin d’une réforme juste. Cela demande une capacité de négociation, beaucoup de fermeté, et un effort de compréhension en direction des salariés qui ne sont pas des privilégiés et vont nécessairement voir ainsi changer leur contrat de travail. En tout état de cause, si le chemin de cette réforme juste est trouvé, nous y apporterons notre soutien.

Il importe d’ajouter que le rendez-vous de la retraite se présentera après les élections municipales. Il ne s’agira pas là des 5 % de régimes spéciaux, mais de 100 % des besoins de financement. Je maintiens, même si le gouvernement n’est pas de cet avis, que la réflexion sur les retraites par points était une approche plus globale, plus juste, plus équilibrée que les éternels ajustements auxquels nous assistons. Mais il est vrai que c’est un travail de grande ampleur, et qui demande une démocratie sociale pleinement active et responsable.

Nous avons apporté notre soutien au Grenelle de l’environnement. Mais une fois passée la phase consensuelle, la question est maintenant celle des mesures concrètes : c’est le véritable rendez-vous. Et c’est à ce rendez-vous que nous serons attentifs, avec tous ceux, dans nos rangs, qui ont une profonde connaissance de ces sujets.

La réforme des institutions n’a pas pris le bon chemin. Il y a, bien sûr, dans le texte du comité Balladur des pistes qui doivent être retenues, notamment pour la procédure parlementaire. Mais pour l’essentiel, l’autonomie du pouvoir législatif par rapport au pouvoir exécutif, on a choisi d’aller vers l’aggravation des dérives de la Ve République. Quelle autonomie, en effet, peut-on imaginer pour une Assemblée dont le premier tour de l’élection serait organisé le jour même… du deuxième tour de l’élection présidentielle ?... Quelle représentation honnête du pluralisme de notre démocratie quand on prétend que la proportionnelle (souhaitée par les deux tiers des Français) ne devrait représenter que 20 à 30 sièges sur 577 ?... Il est à craindre que, contrairement aux espoirs que nous avions mis dans cette instance, la direction prise n’aboutisse à une impasse, voire à une aggravation de la situation actuelle.

Tous ces sujets donnent la vraie dimension du défi qui est devant nous : il s’agit de construire un projet de société qui permettra à la société française et aux sociétés européennes de trouver un autre horizon que celui, purement matérialiste, d’une société d’inégalité croissante. Une société efficace, et de justice croissante, une société où la démocratie n’est pas un vain mot, où le citoyen n’est pas seulement la cible d’une communication de tous les instants, mais considéré comme conscient et responsable, une société où l’État n’est pas seul, mais entouré de partenaires actifs et légitimes (entreprises, associations, collectivités, familles, etc.) Une société où le système de valeurs privilégie l’éducation, la formation, la recherche, l’épanouissement de l’individu, le pluralisme. Si ce sujet du projet de société vous intéresse, permettez-moi de vous renvoyer à l’article que j’ai écrit durant l’été dans la revue Commentaire : Du centre au projet démocrate…

Cette recherche d’un projet de société alternatif, et d’un mode de gouvernement nouveau, nous sommes seuls, me semble-t-il, à pouvoir en être aujourd’hui les promoteurs. Le parti socialiste traverse en effet une crise lourde, parce qu’elle est à la fois une crise de leadership et une crise d’inspiration. Cette crise l’empêche de suivre le chemin qu’ont emprunté il y a des années les socio-démocrates européens, eux-mêmes désormais (on l’oublie trop souvent) en interrogation sur leur modèle d’état providence. C’est notre responsabilité d’entrer de plain pied dans ces questions, sur lesquelles les Français ne manqueront pas de rejoindre les pionniers que nous aurons osé être.

De ce devoir de construction, en tout cas, je veux vous assurer qu’avec vous, si nombreux, je ne me laisserai pas détourner.

Pour tout cela, je vous donne rendez-vous les 30 novembre (pour les adhérents de l’UDF) 1er et 2 décembre, pour tous les MoDem, à Paris-Villepinte.

Affectueusement à vous tous.

François Bayrou

mercredi 7 novembre 2007

> Rencontres MoDem dans les Vosges

La fédération UDF-MoDem des Vosges et les candidats aux législatives organisent des rencontres pour tous les adhérents, anciens et nouveaux.
Afin de mieux apprendre à nous connaître et de pouvoir discuter de manière informelle, nous vous invitons à venir nous et vous rencontrer :
  • le mercredi 7 novembre , à 19h30, au bar la Locomotive à Remiremont, autour de Gérard Michel et Nathalie Mercier.
  • le mercredi 21 novembre et tous les mercredis suivants, à 18h30, à Épinal, autour de Nathalie Mercier (lieux à préciser).
  • le mercredi 14 novembre, à 18h30, à Saint-Dié (Café de la Poste, rue Thiers), autour de Pascal Thomas et Nathalie Mercier.

lundi 5 novembre 2007

> Taxe carbone et prix du baril

Depuis quelques jours, le prix du baril de pétrole atteint des sommets inégalés. La barre fatidique des 100 dollars sera vraisemblablement atteinte sous peu.

Jusqu'à maintenant, l'euro fort nous avait épargné les conséquences "directes" de cette flambée. Mais cette "protection" a une limite... Progressivement nous la découvrons, lorsque nous passons à la pompe...

Et ce n'est probablement qu'un début. Beaucoup de professions sont très directement liées au prix des hydrocarbures. Pour des raisons économiques, beaucoup (individuellement, familialement, professionnellement) ont fait le choix d'une très (trop ?) grande dépendance de l'énergie "pétrole" : Dans notre circonscription, on peut, par exemple citer l'agriculture, la boulangerie, les différents métiers de vente directe (nécessitant des déplacements), les métiers des travaux publics, les transports, etc. La liste est loin d'être exhaustive, car il est rare qu'une profession ne dépende pas directement ou indirectement de déplacements par la route. Probablement davantage dans nos vallées qu'ailleurs, car, à l'exception du TGV, le "revers" du décor géographique envié dans lequel nous vivons, est la quasi absence de transports en commun. Nous prenons tous plus ou moins notre voiture pour (aller) travailler. Et ne parlons pas des nombreuses habitations (encore) chauffées au fuel, pour combattre le dur climat vosgien.

Bref, nous l'avons tous compris : l'augmentation sans précédent du prix du pétrole va rapidement nous coûter à tous.

Quelques commentaires s'imposent… D'abord, aujourd'hui ou demain, la hausse du pétrole est inévitable, en raison de la juxtaposition des besoins mondiaux en pleine croissance avec la taille des réserves qui, elles, sont en diminution.

Ensuite, n'oublions pas qu'il y a quelques jours, lors du médiatique "Grenelle de l'environnement", parmi les pistes à l'étude, a été évoquée l'instauration d'une taxe carbone. Inévitablement, cette instauration, si elle devait voir le jour, aurait eu des répercussions similaires. Certes, elle aurait du permettre, par la suite, une redistribution de l'argent récupéré pour le financement d'investissements vers d'autres sources d'énergie, moins polluantes. Mais au delà de ce "retour financier" ultérieur, une taxe carbone aboutirait avant tout à une hausse des coûts de tout ce qui dépend des énergies hydrocarbures.

Au vu de la situation actuelle, cette démarche verra-t-elle finalement le jour ? Rien n'est moins sur ! Quel gouvernement aura(it) le courage de "sanctionner" encore davantage celles et ceux qui subissent déjà de plein fouet la hausse actuelle des carburants ? Il est bien regrettable, une fois encore, que par manque de lucidité (courage ?) politique, aucune démarche fiscale n'ait pas été mise en place depuis plusieurs années, par anticipation. Cela aurait à la fois permis de se tourner plus tôt vers des énergies moins polluantes, et de faire moins fortement ressentir les conséquences de la diminution des ressources hydrocarbures, en un mot de mettre en place une politique de moindre dépendance énergétique du pays, bénéfique aux générations actuelles et à celles à venir.

Enfin, difficile de passer sous silence une éventuelle « modulation » par la TIPP de la flambée « à la pompe ». L’impossibilité gouvernementale actuellement affichée (« les caisses sont vides ») pose le problème des choix politiques et des millions d’euros de recettes dont le gouvernement a décidé de se priver cet été, via les « cadeaux fiscaux » aux plus riches…

Le constat est aujourd'hui bien "amer" puisque nous allons d'abord devoir "encaisser", individuellement et collectivement le surcoût de l'augmentation pétrolière, puis, dans un second temps, financer, probablement sans véritable aide gouvernementale nouvelle, l'investissement progressif vers d'autres sources énergétiques.

Chacun devra prendre résolument son destin en main, alors qu'à l'image d'autres pays voisins plus prévoyants, nous aurions pu anticiper plus tôt, et à moindre coût. Gageons que cette expérience malheureuse servira de leçon et qu'à l'avenir, nous ne refuserons pas de "regarder devant" : "prévoir" est toujours plus facile que "subir", surtout lorsque les échéances sont inévitables !

Gérard MICHEL