jeudi 19 juin 2008

> Taux de chômage ou cache misère ?...

7,2% de taux de chômage, mais que cache ce chiffre ? Essentiellement des travailleurs pauvres, des emplois précaires à temps partiel, mal rémunérés et qui ne permettent pas de vivre décemment. L'autre chiffre, c'est aussi plus 12% de la population Française qui vit au dessous du seuil de pauvreté (c’est à dire à 60% du salaire médian soit 817€ par mois pour une personne *), et derrière ce 7,2% c'est une évolution de 21% des travailleurs pauvres depuis 2003. (source Observatoire National de la pauvreté**)

L’objectif de N. Sarkozy c’est 5%, et tous les moyens vont être bons, pourvu qu’ils ne coutent rien. Première étape, le projet de loi visant à sanctionner les demandeurs d'emploi. Le marché du travail deviendra le seul marché régulé par l’état, au profit bien sur des employeurs, car ces mesures ne feront que stigmatiser le demandeur d'emploi.

En dehors de la méthode qui est déplorable, c'est en fait un joli tour de passe passe que tente le gouvernement, car ces mesures injustes, vont de fait, engendrer une baisse significative des indemnités, donc des cotisations, et permettre un transfert des cotisations chômage vers celles des retraites évitant ainsi une augmentation des charges des entreprises.

Mais le plus grave, c’est que cette mesure va permettre aux entreprises d’embaucher au plus bas cout, en contraignant les salariés à prendre des postes correspondant à 57% de leur salaire antérieur, postes qu'ils ne pourront pas refuser (26% des demandeurs d’emploi sont au chômage depuis plus d’un an...). Ces mesures vont avoir également un effet induit contreproductif entre autre sur la mobilité acceptée des salariés, or cette mobilité est un facteur essentiel dans la modernisation du marché du travail en contribuant à le rendre plus dynamique.

C’est un « règlement » de la question du chômage purement comptable, et en rien une solution durable. Alors que l’on devrait, à l’exemple de nos partenaires européens, et profiter de l’effet de la pyramide des âges pour investir efficacement dans la formation des élèves et des étudiants, et dans des mesures efficaces d’accompagnement au retour à l’emploi. Car ne nous y trompons pas, cette baisse chiffrée du chômage est avant tout la baisse du rapport entre le nombre de jeunes demandeurs "arrivants" (sur le marché) et d'anciens actifs "partants" (en retraite). Mécaniquement, à situation économique stable, le chômage baisse obligatoirement puisqu'il y a aujourd'hui plus de départs en retraite que de demandeurs arrivant sur le marché du travail...

Enfin, ces orientations stigmatisent de nouveau les demandeurs d’emploi et reviennent à considérer qu’ils sont les seuls responsables de leur sort, et donc les seuls à assumer la charge d'une réinsertion mal garantie. Nous attendons les mesures qui vont être prises à l'encontre des entreprises qui licencient leurs salariés les plus anciens, tout en refusant d’embaucher et de former des jeunes... Quel est le bon âge pour travailler ?...

Jean-Charles

* En 2004, 10% des salariés à temps complet ont gagné moins de 1.005 euros nets par mois, et la moitié ont perçu un salaire mensuel net inférieur à 1.484 euros. Ce salaire, dit médian, est en baisse de 0,4% par rapport à 2003. C'est sur lui qu'est fixé le "seuil de pauvreté" : sa moitié selon le critère français soit 3,5 millions de "pauvres", 60% selon le critère européen soit 7 millions de personnes concernées en France.

** http://www.alternatives-economiques.fr/doc36946

lundi 2 juin 2008

> Communiqué : Suppression des deux titres historiques de la presse vosgienne

Les représentants locaux des "grands" partis politiques (dont le MoDem 88) se sont associés dans un communiqué commun pour la défense du pluralisme de l'information écrite dans les Vosges, essence même de la Démocratie :

Il découle de la Constitution de la République Française, adoptée il y a 50 ans en 1958, que le rôle des partis politiques dans le fonctionnement de la Démocratie est essentiel. Chargés de l'animation de la vie politique, ils sont des acteurs essentiels de la vie démocratique ce qui leur confère le devoir de veiller à ce que toutes les conditions en soient réunies.

Ainsi, la disparition de l’Est Républicain à la fin juin et de la Liberté de l’Est fin 2008, ainsi que leur remplacement par un nouveau journal édité depuis Nancy, annoncés en début de semaine, appellent de notre part une réaction collective et citoyenne pour manifester notre attachement à nos deux quotidiens vosgiens.

Nous partageons tout d’abord le désarroi dans le quel doit se trouver nombre des salariés des deux journaux et particulièrement les 75 personnes dont les postes sont supprimés : dans un contexte économique morose c’est une situation difficile à accepter et à surmonter, nous les assurons de notre total soutien et de toute notre sympathie, et nous inquiétons sur les conditions dans lesquelles ils seront reclassés.

Nous apprécions l’émulation due à la présence sur notre territoire de l’Est Républicain et la Liberté de l’Est, elle garantit le pluralisme qui nous est cher. La liquidation de nos deux quotidiens sous la pression plus ou moins réelle des gratuits (ces quotidiens sont inexistants dans notre département) est préjudiciable à l’information de nos concitoyens, c’est aussi un nouveau coup porté à l’économie vosgienne, c’est surtout une nouvelle preuve de la perte d’influence de notre département.

Aux côtés des salariés du groupe, nous condamnons ce véritable gâchis industriel, humain, social et culturel, nous déplorons l’extinction d’une voix pour la Démocratie dans nos Vosges.

> Le groupe Est Républicain EBRA

Le groupe ER est une société par action simplifiée, composée de L’Est Républicain, des DNA (détenu à 98 %), de La Liberté de l’Est (51 %), du Journal de la Haute-Marne (50 %). Le Conseil d’administration a entériné le 14 février 2006 le rachat de la SA Delaroche, ou pôle Rhône-Alpes-Bourgogne de la Socpresse, composé notamment du Progrès, du Dauphiné libéré, du Journal de Saône-et-Loire, du Bien public, de TLM, de Lyon+... Une SAS (société par actions simplifiée) a été créé pour constituer le groupe EBRA (Est-Bourgogne-Rhône-Alpes). Elle est détenue par L’ER à 51 % et le Crédit Mutuel à 49 %. Après un recours judiciaire du GHM (Groupe Hersant Média), actionnaire minoritaire de L’Est Républicain, le ministère de l’Economie a fini par entériner l’existence d’EBRA qui devient le premier groupe de quotidiens français par la diffusion.

Présentation détaillée par l’Ecole Supérieure de Journalisme de Lille --> http://www.esj-lille.fr/spip.php?article231

> Réunion du Bureau Départemental Elargi le 6 juin à Epinal

Comme convenu lors de la dernière réunion de cette instance, le Bureau Départemental Elargi se réunira ce vendredi 6 juin à 19 heures à Épinal.

À l'ordre du jour, l'étude du projet de règlement intérieur départemental. Et, en conséquence, les modalités de fonctionnement de notre mouvement quotidien, ainsi que la perspective de renouvellement des instances, en application de ce règlement.

> OUI aux énergies renouvelables… mais pas à n’importe quel prix !

Le 23 mai dernier, différentes personnalités du monde de l’écologie s’étaient réunies au Col du Bonhomme pour exprimer leur opinion défavorable à l’implantation d’éoliennes sur les crêtes vosgiennes… Cette manifestation faisait suite à l’annonce de la préfecture du Haut Rhin de créer une zone de développement de 5 éoliennes dans le secteur du Col du Bonhomme (arrêté préfectoral du 31/01/2008).

Au-delà de l’impact négatif sur le paysage, il est à souligner que diverses études démontrent que de tels mâts, allant jusqu’à 150 mètres de hauteur, ont également un effet nuisible sur la faune, et plus particulièrement sur le coq de bruyère qui est une espèce emblématique, rare et protégée de notre massif.

Devant le besoin impératif d’augmenter la part des énergies renouvelables non polluantes, une étude d’impact complète sur les parcs éoliens dans les paysages vosgiens a été menée en mars 2006, suivie dès janvier 2007 par la création en préfecture d’un pôle éolien départemental chargé d’examiner d’éventuels projets.

L’étude de 2006 démontre qu’il n’est pas souhaitable d’implanter des éoliennes sur une majeure partie de notre 3ème circonscription. En effet, les « Hautes Vosges granitiques » sont classées comme étant des zones « peu favorables », d’une part à cause de la présence de sites classés “ emblématiques ” comme par exemple la Route des Crêtes, le Haut du Tôt ou la Vallée des Lacs et d’autre part du fait que la “ Vallée de la Moselle ” comporte une trop forte densité de population. Il convient néanmoins de rester vigilent car tout ceci n’est que recommandations…

D’ailleurs, lors de son discours de clôture au grenelle de l’environnement en novembre dernier, Nicolas Sarkozy avait dit : « Nous ferons des éoliennes prioritairement sur les friches industrielles et loin des sites emblématiques. Je suis contre une forme de précipitation qui se traduit finalement par la dégradation de l’environnement ». Espérons donc que cette “promesse” ne prendra pas le même chemin que d’autres “résolutions présidentielles ”…

Cependant, notre circonscription pourrait très bien participer à sa manière au développement d’énergies propres grâce, comme à La Bresse, à l’utilisation de la force hydraulique pour produire de l’électricité. Aujourd’hui, La Bresse compte pas moins de 6 centrales hydroélectriques fournissant une capacité de production de 3 400 kW (soit l’équivalent du fonctionnement moyen de 5 à 6 éoliennes) et peut fournir environ 8 à 9 millions de kWh par an, soit 20 % des besoins de sa population… ce n’est vraiment pas négligeable !
De plus, les bassins de la Moselle et de la Moselotte sont parmi les plus denses de France en matière de petits barrages hydroélectriques qui servaient autrefois à alimenter en énergie les scieries, les filatures et les tissages. Beaucoup sont à l’abandon, mais la plupart du temps, les dérivations existent toujours et les travaux se limiteraient à de la rénovation, et pourquoi pas, la mise en valeur d’un patrimoine local… nous ferions alors d’une pierre deux coups !

Le terme de “renouvelable” tant à la mode aujourd’hui prendrait alors tout son sens !