vendredi 14 novembre 2008

> FAM : Fond européen d'ajustement à la mondialisation

Le 26 novembre, la Commission européenne à l'Emploi, aux Affaires sociales et à l'Égalité des chances doit présenter un plan d'actions pour faire face à la crise actuelle. Le FSE (Fonds social européen) et le FAM (Fonds d'ajustement à la mondialisation) en seront les 2 principaux outils (déjà existants mais renforcés), élaborés pour fournir des mesures concrètes, face au ralentissement économique et ainsi tenter de préserver la croissance et l'emploi.

Toutefois, ce FAM fait déjà l'objet d'attaques de la part de spécialistes : ce fonds serait symbolique et non un outil destiné à faire face à la crise... Il est important de savoir d'où vient ce fonds pour comprendre sa faiblesse actuelle : le FAM émane d'une inhabituelle alliance du Royaume-Uni et de la France, le tout dans une ambiance d'oppositions ou de réticences de la part des autres partenaires européens. Le contrat est donc à minima : le FAM ne doit traiter que les situations de chômage directement engendrées par les échanges internationaux, il ne traite que des licenciements massifs de plus de 1000 personnes sur quatre mois et ne porte que sur certaines mesures du marché du travail comme les aides à la mobilité. Les choses sont donc claires : ce dispositif n'est pas là pour protéger directement les emplois...

Depuis sa création, il y a 18 mois, ce fonds n'a mobilisé que 67 millions d'euros, soit une moyenne de 4 500 euros par travailleur licencié...

Si on veut en faire un véritable outil de lutte contre la crise, le FAM doit ne plus être un instrument seulement politique mais devenir un outil social avec des objectifs et des moyens d'agir. Pour ce faire, son champ d'action devrait dans un premier temps être élargi, par exemple, en agissant sur les pertes de salaires dues à un changement d'emploi des personnes licenciées dans le cadre de la mondialisation. De plus, ce fonds devrait permettre une adaptation aux évolutions du marché de l'emploi.

Si le FAM est loin de constituer la panacée et la réponse à toutes les difficultés liées à la crise mondiale que nous traversons, il constitue néanmoins un début d'instauration à ce que nous jugeons nécessaire depuis longtemps : une harmonisation sociale européenne. Si on veut donner envie à nos concitoyens de construire et prendre part à l'Europe, il faut qu'elle soit à leur service. Et non pas qu'elle génère davantage d'inégalités, voire de concurrences internes ou de reculs sociaux : Aujourd'hui, dans une économie mondialisée, l'Europe (de par le marché qu'elle représente) est le seul niveau économique (et donc social) qui peut faire entendre notre voix et nos attentes.

Aucun commentaire: