dimanche 4 mai 2008

> Un an sous l'ère Sarkozy

Moins d’un an après l’élection de Nicolas Sarkozy, les français ont massivement accordé leurs suffrages aux candidats de gauche lors des municipales de mars 2008. Les électeurs seraient-ils versatiles ? Faut-il désespérer de la démocratie ? Une relecture des événements conduisant à la présidentielle de 2007 fait apparaître d’autres éléments d’explication.

Prenant en compte les résultats des municipales, et les différents sondages publiés par différents journaux, il semble planer comme un soupçon d’illégitimité, ceci malgré la régularité de cette élection et le taux de participation de 84%. On peut s’interroger sur notre système politique, qui semble arriver à bout de souffle, ne proposant aux électeurs que des candidats conformistes, imposés par les institutions et les grands partis. Or cette loi s’applique même lorsque l’ « offre » est médiocre... Il en résulte une question concernant les présidentielles de l'an passé : Comment deux personnes manquant autant d’envergure politique ont-elles pu accéder au deuxième tour des présidentielles avec un tel vide d’idée et l’absence de projet politique digne de ce nom ?

En fait elle révèle dans son déroulement le véritable vainqueur de ce scrutin : le bipartisme. Une UMP qui ne peut exister sans le PS et un PS qui ne peut se passer de l’UMP ; ils se légitiment ainsi réciproquement, captant la colère des électeurs plus que leur adhésion à chaque élection. Il est évident que des divergences de fond existent au sein de ses deux machines électorale ; mais les tendances se taisent, bien conscientes que dans nos institutions, seul un grand parti fort est nécessaire à la prise de pouvoir. L’UMP et le PS ne sont finalement que deux énormes machines à prendre le pouvoir, peu importent les idées. On taquine l’émotivité de l’opinion publique, à grands coups de sondages, d’images d’insécurité, et de « peopolisation » ; ceci au dépend des questions de fond, c'est-à-dire celles qui devraient permettre aux électeurs de se prononcer…

Durant des années, le Front National a servi de repoussoir visant à discipliner les électeurs, et 2002 en a révélé tout sa portée et ses conséquences. Bien que loin d’être aussi effrayant, le MoDem n’en vit pas moins fondre sur lui les foudres du système politico-médiatique. L’impératif étant de préserver ce bipartisme, si confortable pour tout le monde, et donc de placer la gauche au second tour et imposer l’élimination de l’intrus MoDem.

Aujourd’hui l’opinion publique a beau jeu de contester les décisions et certaines réformes maladroites, la réponse est cinglante, « c’était dans le programme du candidat Sarkozy ». L’argument est irréfutable, dans un système où le président est élu au suffrage universel, et où cette élection agit comme une approbation de fait.

Le bipartisme implique une versatilité des électeurs, et le PS aurait bien tord de se creuser les méninges à se chercher une cohérence politique : en 2012, il fera sa récolte de mécontents, tout en tapant sur la troisième voie proposée par François BAYROU et aidé en cela par l’UMP.

A nous de dénoncer et de démonter ce système, de le révéler à nos concitoyens tout en construisant une alternative crédible.

Aucun commentaire: